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Le projet de création d’une ceinture verte autour de la ville de Ouarzazate a été présenté au Roi Mohamed VI lors de sa visite en 2007. Accueillie avec enthousiasme, cette initiative répond parfaitement aux engagements internationaux du royaume et à sa politique nationale. Elle s’inscrit dans le cadre d’un développement durable intégré favorisant les effets à long terme. Elle répond également aux Objectifs 6, 13 et 15 du Développement Durables (ODD) définis par les Nations-Unis notamment en ce qui concerne les politiques mise en place pour : Garantir l’accès de tous à des services […] d’assainissement gérés de façon durable ; Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques ; Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres […] lutter contre la désertification […] mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.

 

Objet d’une convention entre le ministère de l’Intérieur, Le Conseil provincial et le Haut-Commissariat des Eaux et Forêts, les objectifs généraux du projet comportent donc des enjeux environnementaux, climatiques et socio-économiques d’une importance vitale pour les habitants de la ville. Il s’agit de contribuer à : Protéger la ville contre la désertification et les vents forts ; Créer des espaces récréatifs pour la population ; Optimiser l’utilisation de l’eau pour l’irrigation. La zone de la ceinture englobe la périphérie de la ville d’Ouarzazate, les berges du lac du barrage Mansour Eddahbi et quelques espaces à l’intérieur de la ville.

 

Sur les quelques 2000 hectares prévus initialement, seuls 635 hectares seront finalement retenus après trois années du lancement de l’initiative.

 

Après une série d’études techniques et de consultations entre les parties prenantes du projet, un recadrage global a été entériné autour de deux éléments principaux :  Diminution de la surface des parcelles dédiées aux plantations et introduction progressive de l’utilisation des eaux usées traitées rejetées par STEP.

 

Une nouvelle architecture d’irrigation

Le mémorandum d’entente signé entre le PNUE, La Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) et le Service Forestier de la Corée du Sud baptisé « Partenariat pour le verdissement des zones arides sur la réhabilitation des forêts, la conservation de la biodiversité et la gestion durable des terres » a pour premier projet pilote la « Conservation de la biodiversité et le développement communautaire à travers la plantation d’arbres ». Ce projet pilote couvre d’abord trois pays africains : le Maroc, la Tunisie et le Ghana pour la période 2012-2015. Une seconde phase 2015-2018 inclura le Benin et l’Ethiopie. Le Service Forestier de la Corée du Sud apporte son soutien financier au projet sous l’initiative de Changwon.

 

Ce sera dans ce cadre que Targa intègre le projet de réalisation de la ceinture verte de Ouarzazate en signant un accord de coopération en 2012 avec le PNUE. Il s’agit de mettre en place un système de pompage solaire des eaux usées traitées pour l’irrigation de la ceinture verte.

 

Favorablement accueillie, cette initiative amorce un changement stratégique et confère au projet une forte valeur ajoutée écologique dans la mesure où les eaux usées d’une ville aride sont récupérées et épurées dans le respect des standards environnementaux pour être ensuite réutilisées dans l’irrigation de la ceinture verte et des espaces récréatifs et ce par pompage solaire uniquement.

 

A ce défi technique de repenser tout le système d’irrigation, s’ajoutent deux autres composantes innovantes dans le dispositif permettant une gestion rationnelle et optimisée des eaux épurées : une station météorologique modernes de collectes de données et un système de gestion à distance via une application digitale performante.

 

L’architecture complète du système d’irrigation est revue et les redimensionnements nécessaires sont progressivement mis en œuvre par les équipes de Targa. Celles-ci accompagnent au quotidien la réalisation de cette nouvelle configuration à travers la conception, la mise en place puis la gestion du système d’irrigation à énergie solaire.

 

A l’issue de la troisième phase du projet, quelques 635 hectares seront irrigués par ce nouveau dispositif. A moyen et long terme, les effets seront démultipliés tant sur la surface irriguée que sur l’environnement et la biodiversité de la région. Il en va de même des perspectives sociales et économiques de la ville.

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Réalisations techniques :

· Mise en place de stations de pompage (station tête) :

La station de pompage avec un système de filtration devait initialement comprendre deux unités de pompage remplissant le besoin de trois parcelles du projet. Cependant, le coût s’est avéré élevé par rapport au budget prévisionnel. Une solution intermédiaire d’achat en deux phase a été adoptée.

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. Installation du champ photovoltaïque 

Les travaux d’implantation du champ photovoltaïque au niveau du périmètre d’Anatim ont nécessité des travaux de terrassement et de préparation des fondations de support de la charpente métallique et l’installation des tubages des câbles d’alimentation entre le local technique et le champ photovoltaïque. Au fur et à mesure de l’avancement des travaux, des relocalisations des panneaux ont été effectuée en fonction des besoins exprimés, le fonctionnement des deux pompes et du filtre rotatif a nécessité l’installation   de 120 panneaux photovoltaïques.

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. Aménagement d’une bâche d’aspiration

Les impuretés contenues dans les eaux récupérées provoquent des dysfonctionnements au niveau du système de goutte à goutte et plus particulièrement au niveau des vannes d’eau. Ces dernières sont obstruées et entraînent une rupture de l’écoulement de l’eau vers les plants. La mise en place d’une bâche d’aspiration à proximité du bassin était donc nécessaire pour pourvoir accueillir un système de filtration adaptée à cette situation imprévue. Il s’agit d’une pièce creusée dans le sol et rendue étanche.

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Cuvelage du bassin de la bâche d'aspiration.

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Cuvelage des murs de la station de la filtration.

·     Installation d’un filtre rotatif 

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La bâche d’aspiration accueille ce filtre doté d’un tambour en rotation. Il trempe dans les eaux à filtrer qui arrivent du bassin. Sa paroi, revêtue d'une couche poreuse, piège les impuretés solides. Une lame racle le tambour à une certaine distance pour éliminer les résidus solides au fur et à mesure, tout en maintenant une porosité efficace de la paroi. L’eau ainsi filtrée est aspirée par les pompes pour être par la suite renvoyée vers les conduits principaux puis vers le goutte à goutte.

 

 

·     Mise en place d’une station météorologique 

 

Installée au pied de la STEP, la station permet la mesure des paramètres climatiques environnants toutes les 10 minutes. Ces paramètres incluent la température, l’humidité de l’aire, la vitesse et la direction du vent, la pluviométrie ainsi que le rayonnement solaire. Il s’agit, à travers ces relevés de centraliser des mesures significatives sur l’état météorologique des secteurs, d’intégrer les prévisions de consommation, de tenir compte des contraintes de fonctionnement, et des économies possibles de consommation d’énergie électrique pour assurer une gestion optimale de l’ensemble.

C’est une aide fondamentale à la prise de décision dans la planification de l’irrigation.

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Actuellement, ce dispositif concerne uniquement la parcelle dite Anatim. Des résultats de cette première expérience dépendra son extension à l’ensemble du périmètre de la ceinture verte.

 

· Mise en place d’un système de télégestion

Grâce à ce système la planification et la gestion de l’irrigation de la ceinture verte et des espaces récréatifs se fera dans des conditions et appropriées et optimales et en fonction des données climatiques fournies par la station météorologique. Ce système Permet ainsi : (i) l’optimisation de la mobilisation de l’eau en quantité suffisante (ii) la réduction des coûts d’exploitation et les coûts de maintenance du réseau (iii) l’automatisation des installations du système d’irrigation (iv) la maitrise de la planification de l’irrigation en générant des rapports, des données statistiques et des bilans qui aident à la prise de décision

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Installation d’une pépinière 

L’implantation d’une pépinière de plants forestiers à proximité de la ceinture verte a été prise à l’initiative de l’équipe de Targa sur un terrain à proximité du périmètre de la parcelle d’Anatim.  Cette implantation a pour objectif d’anticiper les manques de plants par une réactivité immédiate sur place mais aussi pour développer des espaces forestiers nouveaux.

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. Les autres périmètres de la rive droite de la ceinture verte :

. Périmètre de Oued R’Bat :

Au départ le périmètre de Oued R’Bat était irrigué moyennant le pompage Diesel (groupe électrogène), l’ambition du projet ainsi que le cout du pompage diesel a  imposé la conversion du pompage Diesel en pompage solaire

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L’association Targe a mis en place un groupe motopompe (Q=42,7 m3 /h) pour assurer cette opération, le fonctionnement de cette pompe ce fait par l’intermédiaire de 56 panneaux photovoltaïques.

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· Périmètre de tasserda :

Le périmètre de tasserda sera irrigué à partir du périmètre de Ouad-R’bat ce qui a exigé le renforcement du champ PV au niveau du périmètre de Ouad R’bat avec 90 panneaux.

L’association targa a déposé récemment la charpente métallique du champ PV, de plus elle a fourni le groupe motopompe destiné à l’irrigation du périmètre de tasserda, en attendant la pose des panneaux photovoltaïques très prochainement.

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 .Généralisation de l’utilisation des eaux usées :

La généralisation de l’utilisation des eaux usées épurées pour l’ensemble des périmètres de la ceinture verte a nécessité la fourniture de deux nouveaux groupes motopompes au niveau de la station tête.

De plus plusieurs opérations ont été finalisées concernant l’implantation du champ PV relatif aux deux groupes motopompes, plus particulièrement :

 

  • Terrassement et préparation de fondation du support de la structure métallique des panneaux photovoltaïques ;

  • Installation des tubages des câbles d’alimentation entre le local technique et le champ photovoltaïque ;

  • Pose du grillage avertisseur pour la protection des câbles ;

  • Préparation de la charpente métallique des panneaux photovoltaïque.

 

 . Autres travaux :

Après le dépôt de la conduite principale d’adduction des eaux  usées et la construction d’un nouveau locale technique au niveau de ouad R’bat de la part du conseil provincial de la ville de Ouarzazate (partenaire du projet), l’association Targa a intervenu pour assurer le raccordement de la conduite principale avec les lots techniques de Ouad R’bat et Anatim   afin d’assurer le pompage d’eau à travers la conduite principale.

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En outre, l’association a effectué quelques modifications sur la conduite secondaire située à l’intérieure de l’ancien locale technique Anatim, afin de garantir le pompage de l’eau à partir de la bâche d’aspiration construite  au paravent.

Gestion et suivi de terrain

Targa est responsable de la mise en place de tout le système de pompage solaire. Pour se faire, elle fait appel pour certains travaux, notamment de terrassement, d’aménagement et de construction, à des prestataires extérieurs. Ses missions consistent, entre autres, à assurer :

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  • La gestion des dépenses des fonds dédiés au dispositif ;

  • Le choix puis l’achat des équipements appropriés ;

  • La supervision et le suivi des travaux d’aménagement auprès du prestataire ;

  • L’entretien de l’équipement de pompage, des panneaux photovoltaïques, système de filtration ainsi que le système de télégestion.

  • Le déplacement des équipements (panneaux photovoltaïques, pompes solaires…) en fonction des besoins ;

  • Le contrôle et la supervision du système de télégestion assuré par l’ingénieur sur place ;

  • La collecte de données météorologiques à travers une application spécifique ;

  • La formation et la sensibilisation des usagers à l’exploitation et à la maintenance du système d’irrigation et du système de télégestion. Un manuel est fourni à l’entreprise chargée de l’entretien.

 

Contraintes et difficultés du terrain

Comme tout projet pilote, la mise en place de l’unité de pompage solaire a fait face à plusieurs difficultés et aléas auxquels il fallait apporter des réponses et trouver des solutions. Ces obstacles sont autant de leçons à tirer pour la suite du projet mais aussi pour d’éventuelles duplications.

Parmi les difficultés qui ont causé des ralentissements et des retards dans la mise en œuvre, on peut en citer quelques-unes :

  • Retards dans la finalisation des appels d’offres de prestation dans les délais de réalisation ;

  • Ressources humaines peu nombreuses et insuffisamment qualifiées : entretien déficient du système d’irrigation impactant la disponibilité de l’eau en quantité suffisante pour l’irrigation de certaines parcelles ;

  • Absence de régulation du pompage à la sortie de la STEP : les agriculteurs (oléicoles principalement) prélèvent de grosses quantités pour leurs besoins ;

  • Lenteur des procédures d’obtention des autorisations pour effectuer des poses de câblages à travers les propriétés privées.

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Résultats atteints et escomptés à court et moyen termes

 

Effets immédiats        

 

-  Le système d’irrigation de goutte à goutte à énergie solaire couvre actuellement les parcelles d’Anatim 1 et 2 boisées d’eucalyptus, de tamarix et d’acacias.

 

- Le dispositif a également permis de créer des emplois indispensables à l’entretien et la plantation des arbres

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- De nouvelles connaissances et savoir-faire en matière de conception, d’installation et de gestion d’un système d’irrigation de goutte à goutte fonctionnant à l’énergie solaire sont acquises.

 

Effets à court et moyen termes 

Une troisième phase en cours de réalisation dans le périmètre de Oued R’bat couvrira les besoins en eau de 65 Ha. Le système devrait couvrir par la suite les 30 Ha d’espaces récréatifs de la ville prévus puis les périmètres de Talat (153 Ha) et la zone jouxtant la décharge publique (100 Ha).

 

Les effets escomptés de la mise en place du dispositif devra permettre la consolidation puis le développement de la ceinture verte. Ces effets sont mesurés sous 3 principaux angles : 

 

D’un point de vue environnemental : Les effets sur les gaz à effet de serre. Tout d’abord par la réduction de leurs émissions dans l’atmosphère en adoptant l’énergie solaire. Ensuite par la rétention de ces gaz par les arbres : Selon les études, 1 hectare boisé peut assurer jusqu’à 24 tonnes de CO2 retenu/an ; Les effets sur la biodiversité commenceront à se faire sentir par le développement progressif d’un microclimat local (augmentation du taux d’humidité…)

 

D’un point de vue économique : Les retombées économiques sont analysées en termes de potentiel de création d’activités génératrices de revenus (AGR) autour de la ceinture verte et des espaces récréatifs et de ses effets directs sur les familles. D’autres effets économiques positifs en terme agricole sont envisagés : développement de l’agroforesteries, de l’oléiculture et d’autres cultures compatibles avec l’utilisation des eaux usées traitée. Enfin, grâce à la mise en valeur des terres, la zone devrait attirer de plus en plus de petits investisseurs.

 

En terme social et éducationnel : Les espaces récréatifs apportent un bien être aux habitants. Le déficit d’espaces verts pouvant apporter ombrage et fraîcheur en été notamment est atténué. Des visites de la ceinture sont organisées pour les élèves et les étudiants de la région. Les générations futures sont sensibilisées à la protection de l’environnement.

 

Impacts 

  • Diminution de l’impact des vents forts sur la ville ;

  • Diminution des émissions des gaz à effet de serre 

  • Réduction de la facture énergétique : énergie renouvelable durable

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